Réalisation de poteaux et catenaires pour tramway
Réaliser une ligne de tram ou de trains, c’est une bonne idée.
Mais certainement pas si facile que ça. Faisons un petit état des lieux de ce dont on a besoin et de ce qui existe dans le commerce. Vous n’avez pas trouvé grand chose? C’est normal! Presque rien n’existe! Donc si vous voulez réaliser une ligne de tram, il va falloir se mettre à la construction personnelle. Alors, tant qu’à construire soi-même les objets dont nous avons besoin, construisons les en fonction de nos besoins précis. Nous n’avons plus la contrainte de savoir ce qui existe dans le commerce … puisque de toute manière, rien de bien transcendant n’existe.
Une ligne de tram peut prendre des aspects bien différents, et en fonction de ce que l’on veut représenter, il faudra en tenir compte. Adapter la pose et la géométrie de la voie, l’urbanisation, les poteaux de caténaire et la caténaire elle- même. Selon le pays ou l’endroit où l’on se trouve, on peut trouver du tram à voie unique, à double voie, en rue, en accotement, en terre-plein central, dans les champs, dans les bois, … La liste est longue.
La ligne aérienne peut aussi fortement varier. Caténaire, fil simple, fil double.
Les poteaux aussi, sont aussi variés et peuvent être substantiellement différents d’une ligne ou section à l’autre.
A toutes ces généralités, il ne faut pas oublier les cas spéciaux où les poteaux ont été créés pour l’occasion. C’est le cas de certains poteaux extra long utilisés le long de certaines routes ou lorsque le terrain l’oblige.
Les poteaux :
Comme nous l’avons vu, ils peuvent prendre des formes les plus diverses. Mais quoi qu’il en soit, ils comportent toujours quelques éléments de base.
Le mat : C’est le poteau en lui-même. Placé à la verticale, il est ancré dans le sol et porte tous les autres accessoires.
La potence : C’est le tube placé au-dessus de la voie (le plus souvent perpendiculairement au mat.
Le hauban : Tige de métal partant du bout de la potence et se terminant au sommet du poteau.
La suspente : Placée en dessous de la potence, c’est ici que le fil de traction est accroché.
Les isolateurs : Toujours placés pour que le maximum du poteau soit isolé, ils sont généralement montés sur la suspente.
Une bonne observation de la réalité nous amène à tirer quelques généralités et à pouvoir faire le plan de nos futurs poteaux.
La caténaire :
Souvent sur un réseau de tram, la caténaire se limite à un simple fil. Ceci est dû à la faible vitesse pratiquée par les convois. Cependant, de nombreuses variantes sont observables en fonction de la situation. En ville, lorsque la ligne se faufile entre les maisons, il n’est pas rare de voir de grandes suspentes traversant la rue d’une façade à l’autre et s’y accrochant à l’aide d’une pièce appelée ‘Rosace’. La même pratique est aussi utilisée mais en plantant des mats de chaque côté de la rue.
Sur les lignes à longue distance où l’on roule relativement vite, le fil simple devient souvent un fil double. Cette pratique permet de mieux alimenter le tram en courant et réduit le mouvement du fil causé par la vitesse. Quasiment toutes les lignes électriques de la SNCV appliquaient ce principe. A l’époque actuelle, on préfère utiliser une caténaire inspirée du chemin de fer pour ces sections.
La construction des poteaux :
En suivant les plans ci-dessous, vous n’aurez aucune peine à produire des beaux poteaux qui ne vous coûteront pas très cher.
L’outillage nécessaire :
- Mini perceuse
- Disque à couper le métal
- Mèche
- Pince plate
- Fer à souder
- Pâte à souder
- Soudure
Les fournitures nécessaires :
- Profilé rond de 3 mm de diamètre ou profilé en H
- Fil de 1 mm
- Fil de 0.5 mm
De préférence choisissez un métal facilement soudable. Personnellement, je choisis du cuivre.
Le montage :
Commencer par débiter les mats de poteaux dans le profilé à la longueur voulue (ceci dépend de la hauteur de la ligne aérienne et de la profondeur à laquelle vous enfoncerez les poteaux dans le sol). Tant que le disque à couper est monté sur votre mini perceuse, couper les potences à bonne longueur.
Changez l’outil de la mini perceuse et remplacez le par la mèche de 1 m.
Vous allez maintenant percer le mat pour pouvoir y loger la potence. Faites bien attention d’être au milieu du mat et surtout d’être perpendiculaire. Vous vous rendrez vite compte que cette opération chauffe beaucoup. Pour épargner votre mèche, penser à utiliser de l’huile de coupe.
Lorsque vous avez fini de percer vos mats, il est temps de les munir de leur potence. Faites coulisser les pièces jusqu’à leur position exacte et préparez- vous à les souder. La soudure se fera avec un fer moyen extrêmement propre (c’est important pour avoir une soudure fine et propre) et par l’extérieur du poteau.
Vous avez maintenant un assemblage qui va vous permettre de placer le hauban. Pour ce faire, prenez le fil de 0.5 mm et soudez le sur la potence. Assurez-vous qu’il n’y ait aucune contrainte sur ce fil pour qu’il soit bien droit et soudez-le au sommet du mat. Vous allez maintenant devoir couper le fil excédentaire avec la mini perceuse et le disque à couper. Vous en profiterez pour meuler les soudures qui ne seraient pas à votre goût.
Passons maintenant à la dernière phase de l’assemblage. A l’aide du fil de 0.5 mm et la pince plate, nous allons plier la suspente. Reportez-vous au plan pour avoir les dimensions. Une fois ce pliage effectué, il vous faudra le souder sous la potence. C’est la phase la plus délicate.
Car si vous tardez trop avec votre fer, vous verrez le reste du poteau se dessouder. Une question d’habitude, mais rien d’insurmontable.
Voilà, vous avez un poteau. Il ne reste plus qu’à le dégraisser correctement et à le passer en peinture. Pour celle- ci, vous utiliserez traditionnellement du gris moyen. Aux Vicinaux, les poteaux étaient généralement d’un vert dit ‘poteau’. Cette couleur devra être obtenue par mélange. Mais le choix ne s’arrête pas là car il y a aussi des villes avec des poteaux vert foncé, rouge, bleu, brun, et en cherchant un peu certainement plus encore.
En tout cas, n’oubliez jamais de regarder la réalité. C’est indispensable et vous trouverez bien des réponses à vos questions.
En ligne :
Vous avez construit vos poteaux, vous êtes toujours vivant, pas de crise de nerfs. Passons à la suite. Plaçons ces poteaux en ligne. Cette étape est très importante car c’est elle qui fera que le pantographe frotte bien sur le fil. Rappelez-vous aussi que le fil ne peut jamais être courbe entre deux poteaux. Il doit être tendu et doit donc faire des angles à chaque poteau.
Il faut bien méticuleusement étudier l’emplacement des poteaux.
En ligne droite, pas de problème. Plantez simplement les poteaux en faisant un trou du bon diamètre dans la planche. Quand vous êtes certain du bon emplacement, collez-le. Il ne doit plus bouger. Dans le cas contraire, vous ne sauriez pas tendre le fil de traction par la suite. Veillez à ce moment aussi à ce que les poteaux soient tous plantés à la même hauteur. Au besoin, fabriquez-vous un gabarit.
C’est en courbe que les problèmes se manifestent. L’écart entre les poteaux diminue proportionnellement par rapport au rayon de courbure de ladite courbe. Plus votre courbe est serrée, plus il vous faudra de poteaux. Vous devez toujours faire vos calculs pour que le pantographe ne saute jamais hors du fil. Faites si besoin différents essais avec différent type de matériel roulant. Vous découvrirez vite les subtilités de la pose de caténaire. Le même principe sera d’application pour les aiguillages. N’oubliez pas non plus que la plupart du temps, les poteaux se trouvent à l’extérieur de la courbe.
Tous les poteaux sont solidement fixés? Alors, plaçons le fil. Ce fil sera soudé à la suspente à l’endroit voulu et décidé par le test que vous venez d’effectuer avec votre matériel roulant. Il doit être solidement mais finement soudé. Faites toujours en sorte que le dessous du fil (là où le frotteur du pantographe frottera) doit rester le plus lisse possible. C’est vital pour un bon roulement.
Choisissez un poteau bien accessible et bien solide pour être le début de votre fil et soudez-le. A partir de ce moment, ce sera une opération répétitive. D’une main, je tends le fil, de l’autre je soude. Et cela de poteau en poteau. Vous rencontrerez des hauts et des bas lors de cette opération, mais rien n’est insurmontable ici non plus.
La touche finale :
En réalité, la caténaire est du cuivre. Et le cuivre ne reste que très peu de temps brillant. Donc, à moins que vous représentiez une équipe de pose de la caténaire, votre fil devra être peint dans une couleur appropriée. Le cuivre s’oxydant dans une couleur vert-gris, vous devrez créer cette nuance de couleur et peindre votre fil ainsi.
Vous voilà maintenant prêt pour un voyage inaugural sur votre réseau.
Et voila le travail
Et voila le travail
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